Entretien : J. L. Bourne par Kirkus Reviews
Publié le 22/06/2011 par editionseclipse
Voici une interview de J. L. Bourne, auteur de Chroniques de l’Armageddon, parue dans le magazine américain Kirkus Review.
À quel point votre travail de tous les jours affecte-t-il vos écrits ?
Oh mon Dieu ! Je suis un officier en service actif, ce n’est un secret pour personne. Je vais sur ma dix-septième année de présence dans l’Armée, alors les gens disent « Écrivez sur ce que vous connaissez ». Je dirais que je connais assez bien le milieu militaire et je pense que cela affecte mes écrits dans le sens où je décris tout ce qui touche à la technologie et au jargon militaire avec précision.
Dans un livre, vous devez créer un arc narratif. Sur le web, l’histoire doit se poursuivre continuellement. À quel point avez-vous modifié votre histoire lorsqu’elle est passée du web au format papier ?
J’ai dû faire pas mal de nettoyage car ce qui a été posté sur le web était très brut, sans travail éditorial. Ça sortait de ma tête pour se retrouver sur Internet dans la soirée. C’était écrit et publié la nuit même sans éditeur, sans rien. Juste un gars, un vieil ordinateur connecté à Internet et un logiciel d’édition de sites web.
Comment êtes-vous passé du web au papier ?
J’avais tellement de retours que j’ai fait le choix d’une plateforme d’autoédition appelée Lulu pour proposer mes propres ouvrages. J’ai conçu la couverture et la maquette intérieure moi-même et je l’ai mis en ligne. Je ne pensais pas que ça conduirait quelque part. Je l’ai juste proposé aux gens afin qu’ils puissent profiter d’un format livre. Mais c’était avant l’explosion du livre numérique. Je pensais que davantage de gens découvriraient l’univers que j’avais créé avec une impression papier. J’ai été très surpris lorsque j’ai vendu mes mille premiers exemplaires chez Lulu. Ensuite, j’ai été très surprise d’en vendre deux, trois, quatre et cinq mille, toujours sur Lulu. À ce moment, le succès venant, j’ai été approché par un petit éditeur : Permuted Press. Ils m’ont contacté avec l’idée d’acquérir les droits d’impression papier et numérique de mon roman Day by Day Armageddon (Chroniques de l’Armageddon).
Est-ce que l’intervention de Simon & Schuster (NdT : très importante maison d’édition américaine) a eu un effet lors de l’écriture et de la publication de Beyond Exile, la suite de Day by Day Armageddon ?
Cela a effectivement fait une différence. Il semble que Permuted Press soit très réactif et dynamique de part sa petite taille. Vous pouvez appeler Permuted Press et avoir une discussion avec son directeur dans la journée. Les choses bougeaient vite. Mais lorsque vous passez chez un plus gros éditeur, les choses ne vont pas aussi vite. Il y a des attentes différentes, des étapes différentes, et beaucoup de gens différents avec lesquels vous devez vous entretenir pour faire avancer les choses.
Ce doit être excitant à bien des égards de mettre cette suite à portée de plus de gens grâce à Simon & Schuster.
Oui, c’est un gros avantage de passer de Permuted Press à Simon & Schuster. Lorsque cela arrive, le modèle de distribution est différent, et lorsque vous avez un grand nom derrière vous pour distribuer votre ouvrage, il devient bien plus accessible au grand public. Lorsque j’étais chez Permuted Press, mes livres étaient disponibles dans toutes les plus grandes librairies, mais, maintenant, j’ai l’impression qu’ils sont partout. Les droits de l’univers de Day by Day ont été vendus en Allemagne, en France et, je crois, en Espagne ainsi que dans quelques autres pays. J’ai donc effectivement développé la « marque » et mis mon histoire à disposition du grand public.
Il semble que le genre soit particulièrement adapté à l’autoédition et aux éditeurs indépendants. Il y a une base de fans dévouée.
Je pense qu’il y a un marché de niche, un côté « culte ». Mais si vous vous fiez aux faits, je pense que ça a dépassé ce cadre. Mon agent m’a informé il n’y a pas très longtemps que pas moins de cent mille exemplaires de mes romans sont sortis de chez l’imprimeur. Je pense que ça dépasse de loin le simple marché de niche.
Interview réalisée par Nick A. Zaino III pour Kirkus Reviews